• Episode 10 : Le voyage de Merewt et les larmes d'Aimy.

     

    A mi-chemin, ils accostèrent dans une ville, le long des berges du Nil. Le noble de la ville se présenta à leur rencontre.

    - Prêtre Seto, c'est un honneur de vous voir dans notre ville, fit-il, je suis Snerseth. Vous êtes venu avec votre épouse ? demanda-t-ile en souriant à Merewt.

    - Oui, voici Merewt, répondit Seto en fixant la jeune fille, pour lui faire comprendre de se taire.

    - Oh ! fit Snerseth. Bienvenus dans notre humble ville.

    - Merci, Snerseth, fit la jeune fille avec le sourire.

    Il leur présenta la ville, les habitants étaient alignés les uns à côté des autres, encadré par des soldats. Merewt trouvait cela vraiment bizarre, elle leur trouvait un air étrange, mélangeant un sourire sur leurs lèvres, et un regard apeuré. Beaucoup jeté des coups d'œil vers les gardes, mal à l'aise. Seto ne sembla rien remarqué, et continuait de parler avec leur hôte. Mais peut-être est-ce parce que Merewt avait vécu parmi eux, qu'elle remarquait ce genre de choses. Mais de qui avaient-ils peur de Snerseth ? de Seto ? d'elle ?

    Snerseth les conduisit dans sa demeure. C'était une belle maison, de taille immense. Des gardes et des serveurs les accueillirent avec convivialité, et respect. Deux femmes entrainèrent Merewt à leur suite. Elles l'aidèrent à s'habiller, et à se préparer pour la soirée. C'était une jeune fille magnifique, Seto ne pouvait pas nier qu'elle était belle, mais qu'elle ouvrait la bouche, c'était une catastrophe.

    Le repas commença, les serveurs posaient les plats, et remplissaient les verres. Seto ne but qu'un peu, cet hydromel était un peu fort. Merewt préféra se contenter d'eau ou de jus de fruits. Tout le monde riait et s'amusait… enfin presque tout le monde.

    - Voleuse ! gronda une voix.

    Merewt fut la première à se lever, et accourir vers les lieux. Une femme venait d'en pousser une autre dans le bassin au centre de la pièce.

    - Que se passe-t-il ? demanda Seto en se précipitant à la suite de « sa » femme.

    La jeune princesse aida la jeune fille dans l'eau à se relever, quitte à entrer elle-même dans le bassin.

    - Cette femme porte un bracelet en or, tu l'as forcément volé, s'écria la femme.

    - Non… murmura la jeune fille.

    - Je le lui ai donné, fit Merewt d'une voix forte.

    Seto la regardait surpris, mais cette annonce mit fin à tous les débats, et la princesse saisit la main de la « voleuse » pour la conduire avec elle. Deux gardes et une servante les suivirent.

    - Votre épouse… semble… difficile. Vous devez avoir du fil à retordre avec elle, fit Snerseth en riant.

    /

    Seto venait de lancer une attaque sur Noah, mais ce dernier expliqua qu'il pouvait se servir des monstres de son arches pour protéger ses points de vie. C'est ainsi que le maitre des vampires réapparu sur le terrain, du côté de Noah et absorbé l'attaque du dragon de Seto.

    - Ça me dit rien qui vaille, Noah a le pouvoir d'accéder à n'importe quel monstre à bord de son bateau. A chaque fois que Kaiba lancera une attaque, Noah n'aura plus qu'à appeler un de ses monstres pour se protéger ! commenta Yugi.

    - Et en plus, à chaque fois que l'un des monstres sera envoyé au cimetière, il ira directement dans son arche, ajouta Joey.

    - Alors ce ne sera pas facile de gagner, mais Seto réussira ! dit Aimy avec le sourire, c'est impossible que Seto puisse perdre, c'est toi qui l'a dit, Yugi, ajouta la jeune fille en prenant la main du garçon.

    Soudain l'air changea, Aimy serra la main de Yugi, en regardant autour d'elle. L'eau commença à se retirer pour laisser l'herbe poussait, c'était assez étrange à voir. Amy s'approcha du bord, ce serait plus facile de traverser le terrain pour rejoindre Noah, même si elle ne savait pas ce qu'elle allait pouvoir vraiment faire ou dire. Elle s'apprêtait à descendre, quand une main l'arrêta dans son élan.

    - N'interrompt pas le duel, fit Yugi.

    Aimy plongea son regard dans le sien, pendant quelques instants, puis elle hocha la tête. Pourtant elle avait envie de le faire, mais elle faisait confiance à Yugi. S'il lui disait de ne pas y aller, elle ne devait pas y aller. Elle suivit le jeune garçon en silence pour revenir au centre de leur étrange plate-forme. La jeune fille ne savait pas que c'était Yami qui avait demandé à Yugi de l'arrêter. Elle était juste revenue au centre, quand elle vit une masse tombait juste devant eux, le dragon lance venait d'être détruit.

    - Ah ! Cria-t-elle.

    - Heureusement, pour toi, ton misérable dragon était en mode défense, tu n'as donc pas perdu de points de vie, dit Noah.

    Aimy soupira de soulagement, et reporta son attention sur Noah, qui continuait son petit discours. Sa sœur aurait surement dit qu'il fanfaronnait comme un … idiot.

    - Et bien, que se passe-t-il, cher frère d'adoption, est-ce que tu viens de réaliser que je suis plus intelligent que toi. Regarde, continua Noah en point du doigt le ciel, plus précisément une étrange sphère. Mon super cerveau-humain, et capable de tout voir, et chaque seconde qui passe le fait grandir d'avantage, ajouta le jeune garçon.

    Aimy leva son nez vers la sphère, qu'elle n'avait pas remarquer jusqu'alors. C'était vraiment la nouvelle apparence de Noah, mais c'était vraiment affreux de vivre ainsi. D'ailleurs est-ce que Noah vivait vraiment de cette façon.

    - Oh Noah ! fit-elle tristement en posant sa main sur son cœur qui se serrait atrocement, elle était désolée pour lui, mais que pouvait-elle faire pour l'aider ? pour l'arrêter ?

    - Lorsque mon esprit a été digitalisé dans cet ordinateur, quelque chose s'est produit. Quelque chose d'assez inattendu, il semblait que mes ondes cérébrales commençaient à devenir de plus en plus puissante. Je pouvais avoir accès à d'innombrables informations, grâce aux données du réseau informatique de mon père, j'intègre constamment de nouvelles connaissances. Ainsi j'ai pu obtenir des réponses aux plus grandes questions de l'humanité. Je devins alors un super-humain aux connaissances et aux savoir inégalés. Mais bientôt, toute cette sagesse, et toute cette science ainsi que formidable intelligence ne suffisait plus, il manquait encore une chose à ma vie, expliqua Noah.

    Alors qu'il semblait être heureux de cette situation, que cela lui paraissait formidable. Il apparaissait de plus en plus clair à Aimy que c'était sans doute ce qui pouvait arriver de pire à un être humain. Son cœur continuait de se serrer, puis elle réalisa qu'elle était en train de pleurer. Les larmes coulaient le long de ses joues, Aimy sentit des mains se posaient sur ses épaules, elle se retourna, et vit Serenity et Téa prés d'elle, pour la soutenir.

    - C'est affreux ! murmura-t-elle.

    Aimy entendait à peine ce que Nora et Seto était en train de se dire, mais elle sentait que les paroles de l'un ou de l'autre n'étaient pas adressé avec … gentillesse et bienveillance. Il y avait tant de colère chez Seto, et de rancune chez Noah. Ça li faisait vraiment mal de les entendre se parler ainsi. Il lui arrivait souvent de se disputer avec sa sœur, la colère exprimée par les deux filles étaient réalisées pour qu'elles puissent mieux se comprendre, mais là c'était différent. C'était plus méchant, bien plus méchant. Cette colère était destinée à faire mal, en particulier de Noah envers Seto. Pourquoi, alors que Noah avait toujours été un si gentil garçon, peut-être un peu capricieux certes, mais gentil. Elle n'oubliait pas qu'elle lui devait la vie.

    /

    - Madame, c'est …. Fit la jeune fille en tombant à genoux devant elle.

    - Relève-toi, s'écria Merewt en obligeant la « voleuse » à se remettre debout. Comment t'appelles-tu ?

    - Tabia, comment vous dire… ce bracelet !

    - Je te le donne, Tabia.

    - Je peux pas accepter. Je l'ai pris… Je voulais voir ce que ça faisait de porter ce genre de bracelet. Je vous jure sur les dieux, que je l'aurais reposé… si la matriarche n'était pas arrivée.

    - Tabia, je te le donne, répéta Merewt avec le sourire.

    - Madame…. Vous êtes toute mouillée, s'écria Tabia.

    - Toi aussi ! répondit Merewt, avant de se mettre à rire tous les deux.

    Les deux femmes se changèrent et se séchèrent dans la joie et la bonne humeur. En la voyant si détendue, Merewt se dit que c'était le moment de lui poser la question qui la turlupinait depuis qu'elle était arrivée.

    - Dis-moi… tu vas peut-être pouvoir m'expliquer pourquoi tout le monde a si peur ?

    - Peur !?

    - Oui ? fit Merewt pour l'encourager à parler.

    - C'est à cause … d'elle ?

    - Elle ?

    - Sothis….

    - La femme de Snerseth, fit Merewt en pensant à la femme qu'elle avait rencontré quelques heures plus tôt. Raconte-moi !

    Merewt s'assit sur une banquette, et invita Tabia à faire de même à ses côtés. La jeune fille lui raconta alors le calvaire que vivait la ville. Les artisans devaient les vendre à bas prix leurs œuvres pour la famille du noble, ce qui expliquait qu'elle soit si richement décorée. Si les artisans refusaient, leurs boutiques étaient détruites, et leur famille ruinée. Les fermiers devaient donner la moitié de leurs récoltes à Snerseth et sa femme. A cas de refus, les soldats venaient prendre tout. Ensuite, ils étaient battus.

    - Pourquoi ne pas avoir demandé l'aide du Pharaon ? demanda Merewt.

    - Elle nous a dit que c'était la volonté de Pharaon, que c'était le prix de sa protection contre de puissants ennemis.

    - Mon frère ne ferait jamais quelque chose comme ça, fit Merewt.

    Si on lui avait dit la même chose, il y a un an, elle aurait sans doute maudit le Pharaon, pour son malheur, mais elle savait que son frère n'était pas comme ça. Elle avait appris à le connaître, par contre, il devait faire quelque chose contre ces nobles qui se croyaient supérieur…

    - Votre frère ? répéta Tabia.

    - Le Pharaon ne ferait jamais ça !

    - Votre… altesse, fit Tabia en tombant à genoux devant Merewt.

    La jeune fille la prit dans ses bras pour la serrer contre elle. Depuis qu'elle était « enfermée » dans le palais, c'était la première fois qu'elle se sentait utile, qu'elle pouvait faire quelque chose pour aider. Même si elle ne savait pas très bien ce qu'elle pouvait faire. Elle ne pouvait pas faire confiance à Seto, il allait encore lui dire qu'elle n'avait pas à se mêler de ça, que ce n'était pas son rôle, qu'elle était une princesse…

    - Tu peux rester avec moi, si tu veux, proposa Merewt avec le sourire.

    Les deux filles s'endormirent dans les bras l'une de l'autre, chacune voulant un destin différent. Seto soupira en les regardant dormir. Il repensa à la conversation qu'il avait eu avec Snerseth et sa femme, Sothis, bien plus jeune que son mari.

    - Je ne vais rien dire sur votre épouse, mais… cette servante est une voleuse, ce n'est pas la première fois qu'on la prend la main dans le sac. Elle a déjà fait quelques jours de travail forcé. Nous essayons de maintenir l'ordre et la contribution au Pharaon, expliqua Snerseth.

    - Vous devriez faire attention à elle, ajouta Sothis avec un sourire inquiet.

    - Merci de votre avertissement, fit Seto.

    Le jeune homme avait envie de la réveiller et de la mettre dehors, mais il savait que ce que la princesse allait en dire, et il faut bien avouer qu'il n'avait pas envie de se prendre la tête avec elle ce soir.

    /

    - Tu es fou ! s'écria Seto. Toutes ces années passaient, enfermé dans ta bulle suspendue dans le ciel, sérieusement affecté ton raisonnement.

    Ces paroles sortirent Aimy de sa torpeur, elle n'aurait pas dit ça comme ça, mais Seto avait raison. Ces années hors du temps, tout seul dans un monde virtuel, avec toutes ces connaissances avaient affecté Noah, changeant tout ce qu'il était autrefois. Elle n'aimait pas le Noah qu'il était devenu. Noah expliqua ce qu'il lui était arrivé, et ces débuts dans le monde virtuel, Aimy continuait de trouver ça triste et affreux. Elle comprenait le désir de vouloir que les gens qu'on aime reste auprés de soi. Mais… il fallait accepter leur départ, ça vaut mieux que de devenir comme ça.

    - Gozaburo Kaiba, vous avez été affreusement égoïste, fit Aimy tout bas, même si elle savait qu'il ne l'entendait pas, puisqu'il n'était pas là.

    - Noah, Gozaburo ne t'a pas abandonné parce que tu étais un garçon virtuel, mais à mon avis, il a compris que malgré toutes les connaissances que tu pourrais assimiler, tu resterais un enfant gâté, ça t'attendant à évoluer dans le monde sans fournir le moindre effort. Aussi détestable que l'était ton père, lui, au moins connaissait la valeur du travail, après tout c'est grâce à sa détermination et son travail qu'il en était arrivé là. Et bien qu'il me soit pénible de le reconnaître, je crois que ton père savait que j'étais la personne idéale pour lui succéder à la tête de la KaibaCorp. En ce qui te concerne Noah, son fils biologique, il valait mieux que tu restes dans ton monde virtuel, et que tu ne gênes personne ! s'écria Seto.

    Aimy ne pouvait pas être en totale désaccord avec tout ce qui était dit.

    - S'il te plait, Seto ! Arrête de dire ! fit la jeune fille, aussi fort qu'elle le pouvait.

    Elle ne voulait pas que des paroles aussi tristes soient prononcés entre les deux frères. Mais ils étaient tous les deux pris dans leurs joutes verbales pour faire attention à la jeune fille. Pourtant elle avait vu une étrange lueur dans le regard de Noah. Est-ce de la colère ? ou autre chose ? Seto se tourna tout de même vers elle, croisant son regard exaspéré, mais elle ne savait pas si c'était envers elle ou envers Noah.

    - Soyons sérieux ! Tu crois que mon père voulait que tu sois président, fit Noah ?

    - Sinon pourquoi aurait-il créé ce placard digital de luxe pour se débarrasser de toi ! ajouta Seto.

    - Donc d'après tout, mon père m'a laissé ici pour passer plus de temps avec toi et ton frère. Seto tu as toujours cru que tu étais le meilleur de tous, mais des trois frères Kaiba, tu as toujours été le moins important aux yeux de mon père, continua Noah.

    - Non, tu fais erreur, c'était toi ! contredit Seto.

    - Et si nous demandions à Makuba, ce qu'il en pense ! fit Noah.

    - Mais arrêter, cria Aimy, elle avait toujours les joues couvertes de larmes.

    - Assez parler, jouons ! fit Kaiba en piochant une carte.

    Aimy ne savait pas si c'était ses paroles qui 'il avait décidé à arrêter cet échange de mots si méchants, mais elle était soulagée que ça s'arrête enfin. Seto tira la marmite d'avidité, ce qui lui permit de tirer deux cartes de plus.