• Episode 7 : La vérité

    Episode 7 : La vérité

    Le cortège qui escortait « gentiment » Merewt vers la capitale, franchirent les grandes portes du palais. La jeune fille ne put qu'avouer que les lieux étaient magnifiques. Des grandes statues de pierre gardaient l'entrée. Il y avait de magnifiques peintures sur les murs, et elle crut voir une fontaine. Ils prirent une petite allée sombre sur le côté, descendant vers leurs destinées. Les gardes arrêtèrent la cage, et firent descendre les prisonniers. Ils furent conduits dans une petite pièce, ils allaient paraitre devant pharaon pour crime.

    - Nous allons ouvrir le tribunal, cria une voix dans le lointain.

    Merewt et les trois autres hommes entrèrent dans la salle du trône, escorté par une dizaine de gardes. Le Pharaon était assis sur son trône, entouré de ses six prêtres. Merewt le fusilla du regard. Un garde s'avança et expliqua le crime de chacun d'eux.

    - Ces trois hommes ont été pris en train d'attaquer une caravane royale, expliqua le garde.

    - Vous allez être jugé pour le crime que vous avez commis par les sept objets millénaires.

    Un premier prêtre s'avança vers un des voleurs, et tendit une clé devant eux, puis il hocha la tête vers un seconde, qui s'avança, c'était un vieux monsieur avec un œil doré à la place d'un vrai. Il fixa le voleur, et un monstre sortit de son corps. Un troisième prêtre, nommait Seto, tendit une baguette, et enferma le monstre dans une stèle de pierre. Le monstre de l'homme ressemblait à un léopard féroce. Les deux autres subirent le même traitement, puis ce qui restait… d'eux, était si docile. Ils furent condamnés à cinq ans de travaux forcés, et les gardes les reconduisirent dans la petite salle.

    Puis ce fut au tour de la jeune fille. Les gardes se saisirent d'elle, et la poussant vers le devant de la scène.

    - Non, mais lâchez-moi ! Bande de macaques stupides !

    - Silence ! s'écria un garde.

    - Et tu vas faire quoi, pour me faire taire… me frapper ! fit la jeune fille en se débattant comme une furie.

    - Les sept objets millénaires vont te juger, fit le prêtre à l'œil doré.

    - J'attends de voir ça ! Vous restez là sur … vos fesses royales, … alors qu'il y a des gens qui meurent de faim.

    - Tu vas me faire croire, que tu volais pour … nourrir ta famille, fit Seto en riant.

    - Pff ! De toute façon, ce n'est pas à toi, que je parlais, fit la jeune fille en croisant les bras, puis elle fixa le pharaon.

    Le prêtre à la clé s'avança vers elle, et la fixa intensément, la jeune fille soutint son regard, il tendit la clé vers elle, et chercha à percevoir le « ka » qu'elle gardait en elle. Il entrevit une femme, elle était debout et le fixait d'un regard rouge. Il se recula surpris.

    - Que se passe-t-il ? demanda le prêtre à l'œil doré.

    - Son « ka » … fit le prêtre.

    - Quoi vous avez peur ! De toute façon, ces jugements sont ridicules. … Personne ne peut se défendre. Peut-être que ces trois hommes avaient une bonne raison. Comme nourrir leur famille. Vous n'écoutez même pas ce qu'ils ont à dire. Vous saviez… que les hommes que vous venez de condamner… avaient des familles… que se sont trois frères….

    - Silence ! fit le prêtre Seto.

    - Oui… oui ! C'est bien connu… on cherche à faire taire les autres quand ça dérange… parce que vous savez que j'ai raison.

    - Akunadin… sort le Ka de cette fille, dit Seto.

    Le prêtre à l'œil doré fixa son regard sur Merewt, et une femme sortit de son corps, avant même qu'il commence. Le « ka » de Merewt avait l'apparence d'une femme, et Merewt perdit connaissance. La « femme » se recula vers sa propriétaire, et s'accroupit prés d'elle, et posa sa main sur sa tête.

    - Il faut lui pardonner sa conduite, mon pharaon, elle n'a pas eu la vie facile, fit la voix de la femme.

    Les prêtres la regardaient surpris, surpris de voir un monstre parlait, d'habitude ils grognent ou crient.

    - Tu … es un « ka » ? demanda le conseiller du roi, du pharaon.

    - Je suis le « ka », de la fille de Pharaon, fit-elle avant de retourner dans le corps de Merewt.

    Cette dernière ouvrit les yeux, et se redressa vivement. Elle croisa le regard du pharaon, qui s'était levé de son trône. Il avait un regard lilas comme le sien. Il lui tendit la main pour l'aider à se relever. La jeune fille regardait sa main, puis ses yeux.

    - C'est un piège ? demanda-t-elle.

    - Non, cette main n'est pas un piège, dit le pharaon.

    Sa voix transcenda quelque chose dans le cœur de la jeune fille. Elle sentit son cœur se serrait. Bien que suspicieuse, Merewt saisit sa main, et se retrouva debout à ses côtés. Les six prêtres étaient silencieux, étrangement silencieux. La jeune fille les regarda en fronçant les sourcils.

    - Qu'est-ce qui s'est passé ? demanda-t-elle tout bas au Pharaon. Est-ce que mon « ka » est dans une stèle de pierre ?

    - Non ! Il est toujours en toi, il est même très intéressant, répondit le Roi.

    - Intéressant ? C'est-à-dire ?

    - Mon pharaon ! Nous devrions trouver un endroit où discuter, proposa Simon.

    - Discuter ? Discuter de quoi ? demanda Merewt, qui n'avait pas la moindre idée de ce qui se passait, la jeune fille n'avait pas entendu les paroles de son « ka ».

    /

    Aimy franchit la porte, et se retrouva dans une pièce sombre, et découvrit Seto, Yugi, et Téa. La jeune fille était surprise de les retrouver, mais aussi soulagée de ne plus être toute seule.

    - Nos amis sont en danger, fit Yugi.

    Une nouvelle porte apparut, et le quatuor se retrouva dans une prairie, le long d'une route. Il y avait une voiture couchée sur le côté. Joey, Duke, et Serenity.

    - Vous n'êtes pas blessé ? cria Yugi.

    - Non, tout va bien, répondit Joey.

    - Ouf ! fit Aimy. Où est Tristan ? demanda-t-elle.

    - C'est le singe, répondit Duke.

    Aimy fronça les sourcils, en observant le dit-singe sautillait sur la camionnette renversée. Elle haussa les épaules, cette journée était tellement bizarre que ce n'était pas si surprenant de savoir que Tristan était devenu un singe.

    - Et Makuba ? demanda Aimy…

    - Kaiba ! fit Yugi.

    Aimy soupira, c'était sans doute le moment de tout lui dire, sans savoir que Seto était déjà au courant de l'identité de Noah. Elle s'avança vers Yugi et Seto.

    - Est-ce que tu penses que Noah ait dit la vérité, est-ce qu'il serait possible qu'il soit réellement ton demi-frère ? demanda Yugi.

    - Toute cette histoire n'est qu'un tissu de mensonges inventé de toutes pièces par Noah, pour semer le doute dans mon esprit. La soi-disant conversation qu'il a eu avec Gozaburo est supposé avoir eu lieu, il y a plus de six ans, c'est à cette époque que cette photo a été prise. Regarde bien !

    - Oh, ça alors Noah est exactement le même que … maintenant, fit Yugi.

    - Pourtant, c'est pas un mensonge, fit Aimy. Noah s'appelle bien Noah Kaiba.

    - Comment tu sais ça ? demanda Joey.

    - Parce que …. Noah… Je le connais, quand j'étais enfant.

    - Alors pourquoi n'a-t-il pas changé ? fit Seto.

    - Parce que … commença Aimy, mais elle ne savait pas très bien comment expliquer cette histoire de réalité virtuelle. Il ne pouvait pas.

    - Alors Noah est ton demi-frère, fit Duke.

    - Ce ne sont pas tes affaires, répliqua Seto.

    - En tout cas, ça explique pourquoi il nous a amené ici, dit Yugi.

    - En fait, il veut prouver à son père qu'il est mieux que Seto, compléta Joey.

    - Mmmh… Il a donc rassemblé les 5 grands et leur a demandé de nous battre. Il a enlevé Makuba dans le but d'affaiblir Kaiba.

    - Il a enlevé Makuba, répéta Aimy, en regardant Seto.

    Le jeune Kaiba fit demi-tour pour partir seul de son côté.

    - Seto ! fit Aimy en espérant le retenir, mais c'est Téa qui se dressa sur son chemin, pour l'arrêter.

    - Non arrête !

    - Quel est le problème ? interrogea Seto.

    - Tu allais quelque part ! Et bien dans ce cas, c'est ça le problème. Est-ce que c'est bien clair ?

    - Ecarte-toi Téa ! Je vous ais déjà dit, à toi et à tes amis, que toute cette histoire ne vous regardait pas. Et maintenant hors de mon chemin ! s'énerva Seto.

    - Tu as tort de faire ça ! Tu es peut-être trop préoccupé pat ta petite personne pour t'en apercevoir, mais c'est à cause de tes histoires qu'on est coincé ici. Tu ne comprends pas qu'on peut t'aider à sauver Makuba. Il est notre ami, et on veut t'aider.

    - Vous ferez mieux de vous inquiéter pour lui, fit Seto en montrant le « corps » de Tristan.

    - Tristan ! s'écria Téa.

    - Souviens-toi Téa, ce n'est pas Tristan, dit Joey.

    Aimy observa Tristan, et le groupe d'amis, et puis Seto qui partait seul de son côté. Elle regardait d'un côté, de l'autre, sans savoir si elle voulait, si elle devait rester avec Yugi et ses amis, ou bien rejoindre Seto pour l'aider à retrouver Makuba. Finalement, elle se lança à la poursuite de Seto.

    /

    Simon invita Merewt et le Pharaon à le suivre. La jeune fille n'arrivait pas à comprendre, comment elle était passé de « on va vous condamner à mort » à « vous êtes invité à prendre le thé avec le Pharaon ». Qu'est-ce qui s'était passé, pendant qu'elle était inconsciente. Elle marchait en silence, derrière le Pharaon et Simon, le conseiller du Roi. Elle était tellement inquiète et surprise, qu'elle ne pensa même pas à fuir, ni à regarder les somptueux décors. Le trio entra dans une salle, c'était une chambre décorée avec gout et simplicité. Deux servantes saluèrent le Pharaon, et quittèrent la pièce.

    - Cette chambre était celle de la Reine Meritamon, commença Simon, Votre mère… a tous les deux.

    - Hein ? fit Merewt en regardant Simon, puis le Pharaon.

    L'un d'eux allait dire que c'était une blague… forcément. Elle ne pouvait pas être la sœur du Pharaon. Elle savait depuis ses six ans, qu'elle n'était pas de la famille qui l'avait élevé, mais son frère ... C'était Bakura, pas ce Pharaon. Toutefois, elle ne pouvait pas nier la ressemblance, ils avaient les mêmes yeux violets, elle avait aussi des mèches blondes au milieu de sa chevelure brune, elle s'était toujours demandé d'où elle pouvait tenir ça. Merewt n'avait pas envie d'être une princesse, elle avait envie de rentrer chez elle, de retrouver Bakura.

    - Que s'était-il passé ? demanda le Pharaon à Simon.

    Votre mère est morte en mettant au monde votre sœur. Pharaon, votre père a donné l'ordre de conduire sa fille à Memphis. Sur le chemin, le convoi a été attaqué par des voleurs, et … tout le monde a été tué, nous n'avons retrouvé que des …. Corps.

    - C'est bien tout ça, mais je voudrais rentrer chez moi, fit Merewt.

    - Mais vous êtes chez vous, votre altesse, répondit Simon en courbant la tête.

    - Mais…. Commença Merewt, mais avant d'avoir pu en dire plus, des servantes se présentèrent pour l'aider.

    La jeune fille fut lavée, préparée, habillée avec de beaux habits, comme elle n'en avait jamais vu, des bijoux d'or et de pierres précieuses. Deux heures plus tard, la jeune fille se présenta devant la cour, elle était méconnaissable.

    Ses cheveux sales et emmêlés étaient maintenant brillants, et coiffés de tresses mêlés à des fils d'or. Son visage couvert de poussière avait été nettoyé et maquillé légèrement. Son odeur corporelle un peu forte, sentait maintenant la rose. Elle portait des bijoux, des boucles, et des bracelets d'or. Merewt était vêtue d'une longue robe de lin. Les six prêtres la regardèrent surpris, elle ressemblait à une parfaite princesse… jusqu'à ce qu'elle se mette à parler.

    - Je ressemble à un… Clown ! fit-elle en tirant sur sa robe dans tous les sens. Et puis je suis pas … une potiche, ajouta-t-elle en donnant un coup de pied. Sa chaussure s'éleva dans les airs, et le pharaon la saisit au vol.

    - Joli rattrapage, commenta-t-elle en lançant l'autre chaussure, mais elle fila dans une autre direction, elle faillit taper Akunadin, qui eut le réflexe de se baisser. Oops ! fit-elle en souriant.

    Le pharaon pouffa légèrement, et se leva de son trône pour s'approcher de sa petite sœur, lui il la trouvait parfaite.

    - Tu as encore quelques petites choses à apprendre, mais tu seras une princesse parfaite pour le royaume. A moins que ton discours sur le bien-être du peuple soit un mensonge, fit le pharaon en tenant sa main dans la sienne.

    - Ce n'est pas du tout un mensonge ! s'écria-t-elle en retirant vivement sa main, et elle fixa le jeune homme avec conviction.

    Le pharaon souriait alors que Merewt le regardait avec colère.